Dangereuse rencontre [PV Daemon]

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Premier pied posé dans leur petite maison à Manhattan. Elle n’avait même pas pris ses marques ni fait le tour de la maison, dans le fond, elle s’en fichait. Elle alla dans le jardin, pour avoir la satisfaction qu’elle espérait avoir. Il y avait bel et bien une étable, ainsi qu’un sentier bordé d’arbres qui longeait l’Hudson. Heureuse, elle courut alors dans la maison, saluant tour à tour chacun des nouveaux domestiques avec son sourire rayonnant. Elle trouva sa chambre sans trop de difficultés, étant la plus grande de la maison, ses deux domestiques les plus fidèles la suivirent et sourirent en la voyant tenter d’enlever l’horrible jupon qui l’encombrait. Les deux domestiques entreprirent alors de la déshabiller, pour la rhabiller d’une chemise blanche et d’une culotte courte beige. Elle savait que chez les dames de la cour, ce n’était pas encore répandu, ni même accepté, mais dès qu’elle avait eu vent de ces choses que sa mère lui avait cachées, elle s’en était procurée. C’était tellement plus agréable que de monter en Amazone, elle pouvait se permettre tellement plus de mouvements.

Elle enfila ses bottes d’équitation et s’assit sur la coiffeuse pendant qu’une domestique lui tressait les cheveux en une longue tresse. Sophia, pendant ce temps là, trépignait d’impatience. Le voyage n’avait pas été si long que ça… Pour les autres. Elle, était une vraie sportive et ne tenait pas en place. 3 jours sans chevaucher, c’était bien trop pour la jeune demoiselle. Dès que sa tresse fut prête, elle prit un chapeau et sortit. On avait déjà pris la peine de seller son cheval. Par chance pour elle, le temps était ensoleillé. Elle arriva vers Rumeur, son cheval, et caressa ses naseaux, le saluant :

« Toi aussi tu meurs d’envie de te dégourdir les jambes, hein ? »

Rumeur émit un hennissement qui fit rire la jolie blonde. Elle se tourna vers l’écuyer, annonçant qu’elle serait de retour pour le dîner. Aussitôt fait, elle grimpa sur son magnifique cheval de couleur brun, un pur sang. Et elle partit au galop. Cette sensation d’air frais sur son visage, ce magnifique ciel bleu et sentir sous ses cuisses les muscles du cheval se tendre la rassuraient. Peut-être que certaines choses ne changeraient pas. Elle n’était dans le fond, pas faite pour cette vie de paillettes et de froufrous. Elle aimait être libre de ses mouvements et de ses gestes. Mais elle devait à sa mère le fait d’être une Lady comme elle le voulait, elle le devait à son frère, à qui elle devait offrir la meilleure vie possible. Elle était à présent la femme de la maison et devait se comporter comme telle. Elle calma l’allure de son cheval, regardant le paysage. De l’autre côté de la rivière se trouvaient de nombreuses maisons, probablement de gens fortunés également. Ce qui la fascinait, c’était comme ces maisons semblaient petites et serrées contrairement aux grandes demeures de chez elle. Sa maison, avec des colonnes de 10 mètres de haut ne serait jamais rentrée dans ce décor. Elle se perdit par contre dans la beauté de l’eau, scintillante et miroitante, tel un miroir. L’eau était le seul vrai diamant… Le seul qui scintille autant sans avoir besoin de retouche humaine. Elle soupira et sentit le cheval s’impatienter. Elle sourit et tapota son flanc, avant de donner le signal.

Elle recommença à galoper et à nouveau, son visage s’éclaira de sentir toute cette liberté. Mais malheureusement, les choses ne se passent pas toujours comme prévu. D’un croisement surgit un jeune homme, juste au moment où elle arrivait. Non, heureusement, le choc n’arriva pas, sans quoi elle se serait retrouvée rongée par la culpabilité. Cependant, elle se doutait l’avoir largement bousculé en passant à côté à la vitesse où elle allait. Elle fit s’arrêter Rumeur et en descendit, afin de s’assurer que l’homme à terre allait bien. Elle se pencha vers lui tout en restant à distance raisonnable. Elle était une demoiselle après tout.

« Mille excuses, j’aurais du vous voir, est-ce que vous allez bien ? »

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Comme bien presque toutes ses journées, Daemon ne vit quasiment pas passer cette dernière. Sa matinée commença aux aurors, devant se rendre aux écuries pour vérifier que son attelage était prêt il biffurqua dans un premier temps pour saluer sa mère, son père ainsi que sa jeune soeur. Profitant du calme avant la tempête il se permit de boire une tasse de café en compagnie des siens, se promettant d'accorder du temps à sa jeune soeur qui se plaignait déjà de si bonne heure de ne pas le voir assez à son goût. Forcement la vie du jeune homme était plutôt chargée voir bien remplie, peut être trop mais Daemon aimait ce rythme de vie, ce rythme fou qui lui faisait vivre chaque instant avec une intensité folle et qui lui faisait également apprécier les instants de tranquilité.

Et puis après tout commencer une journée de la sorte n'était pas si mal. Daemon avait toujours aimé la compagnie des chevaux. Magnifiques et puissantes créatures, imposantes et dignes... Alors commençait sa journée en leur compagnie ne lui déplaisait pas vraiment. Il aurait pû écoper d'une tâche bien moins intéressante dans la demeure des Ellwood mais le statut de son père, Majordome en chef de la demeure, lui avait toujours voulu une certaine distinction parmis les serviteurs. Daemon occupait donc ses journées entre son rôle de cocher personnel de Miss Ellwood et son statut de jeune étudiant brillant en médecine. Etudiant dans l'une des facultés les plus réputées de la ville. Comme cela pouvait-il être possible, me direz vous? Tout simplement grâce à une bourse d'étude qui lui avait été accordée pour ses excellents résultats et qui lui permettait donc de déambuler dans les vieux halls de cette magnifique structure de savoir et de connaissance et qui de ce fait lui faisait encore plus cotoyer les personnes de la haute société qui prenaient un malin plaisir bien souvent à lui rapeller son statut de domestique et de pseudo "pauvre"!

Mais il s'en fichait bien car son but était de devenir un brillant médecin et rien ni même l'hypocrisie de ce monde ou bien la méchanceté n'entraveraient son avenir. Sa journée s'accelera donc, prenant soin de ses amis à quatre pattes puis prenant soin de déposer Miss Ellwood à son rendez-vous il fila donc à toute jambe à l'Université où la journée fut longue mais fort intéressante. Mais il fut tout de même largement heureux de profiter des rayons de soleil lorsqu'il quitta enfin l'université. Mais il n'avait que très peu de temps devant lui. Il se devait de rentrer, de chercher Miss Ellwood, puis de terminer ses corvées avant de passer un peu de temps avec Mirià. Et enfin il prendrait soin de terminer un ouvrage sur les nouvelles techniques médicinales dans le monde.

Alors peut être ne fut-il pas assez prudent? Mais lorsqu'il faillit se faire percuter pas un cheval qui passa à toute allure devant lui, il se stoppa net et manqua de tomber à terre. Son sac en tout cas lui avait volé au large dévoilant ses affaires aux yeux de tous.

Prenant soin de les ramasser de suite il ne remarqua pas de suite que l'auteur du pseudo "crime" avait fait demi-tour pour s'excuser.

Levant alors le regard sur cette personne une fois qu'elle finit de s'exprimer, il tomba alors nez à nez avec une jeune femme, jolie, au visage délicat et au regard pétillant et pourtant triste. Une beauté délicate, jeune bien jeune... Mais belle étrangement belle.

Un sourire se dessina alors sur son visage, il avait compris rapidement qu'elle ne jouait pas dans la même cour que lui. Il se redressa alors en ramassant son dernier ouvrage traitant des maladies infectieuses et se courba légérement.

Ne vous excusez pas Mademoiselle... Je suis en partie responsable de cette mésaventure.
J'étais distrait et absent. Ne vous en faites pas, aucun mal!

Il leva les bras comme pour lui prouver que tout allait bien, sans se détacher de son sourire. Il était respectueux mais toujours aussi spontané, ce qui faisait son charme comme ce qui lui avait causé bon nombre de soucis avec bon nombre de personne de la haute société, surtout les jeunes gens de son âge, mesquins et si vantards.

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Cette mésaventure lui avait immédiatement donné envie de rire. Rire d’elle-même et de sa bêtise. Elle se sentait tellement étouffer depuis son départ d’Atlanta qu’elle ne savait pas comment réagir. Tout lui semblait si petit, si confiné depuis son départ… Elle en avait oublié les leçons que son père et elle donnaient à son frère. Dès la première fois où son père avait fait monter sur le cheval, les avertissements pleuvaient. Près des habitations, tu fais attention, Cillian… Il y a des gens. Et de même, par la suite, une fois que son père lui eut enseigné les bases et qu’ils se baladaient, elle ne cessait de le répéter. Cillian, attention… Et le garçon riait alors en s’approchant dangereusement des gens, qui restaient calmes et riaient. C’était que du bonheur à Atlanta. Qu’est-ce que ce serait à New York ? Elle savait, de par sa correspondance, que le monde était bien plus impitoyable que dans le sud. Evidemment, c’étai peut-être dû au fait que dans une pareille ville, les gens sont à une distance plus proche les uns des autres. En Georgie, surtout où elle vivait, c’était si espacé que les gens auraient eu du mal à voir ce qu’il se passait chez elle. Mais après tout, elle n’avait rien à cacher.

La chose qui la peinait le plus dans le fait de quitter sa maison, c’était son frère… A chaque recoin, depuis son départ, elle espérait le voir surgir. Que ce soit dans le train ou dans la maison, ou même dans la balade. Il était toujours si présent avec elle. Elle se souvenait des longues heures où elle lui enseignait le français sous les arbres, lorsqu’il faisait des cauchemars et venait dans son lit, lorsqu’il attendait toute la nuit, allongé sur le fauteuil de l’entrée, parce qu’il voulait la voir. La relation entre les deux était presque exclusive et leur père n’avait que très peu de place là-dedans. Premièrement parce qu’il était simplement trop occupé pour prendre soin de son fils correctement, deuxièmement, parce qu’un garçon se liait toujours plus facilement à une femme. Et pour qu’il se lie à quelqu’un, Sophia préférait que cela fût à elle plutôt qu’à une domestique. Au final donc, tout la ramenait à son petit frère… Et cela ne faisait que trois jours. Mais alors, elle fit attention à cet homme qui se trouvait devant elle.

Son cœur manqua un battement et reprit. Il n’appartenait clairement pas à la même classe que lui… Il n’était certainement pas le plus bel homme de New York. Mais lorsqu’elle croisa son regard, ce fut une puissante flèche qui la traversa. Qu’était-ce ? Cet homme avait beaucoup de charme et son sourire… Elle prit une longue inspiration, quand il lui assura qu’il était aussi responsable. Elle sourit alors. Elle n’était pas ici dans un contexte de haute société, elle était plus libre, avec son cheval… Et de toutes façons, peut-être qu’ici, une femme en pantacourt perdait toute crédibilité.

« Je ne vous laisserai pas cela… Vous ne pouviez pas prévoir qu’une sudiste écervelée passerait par là et vous renverserait. J’aurais du être plus prudente, je ne connais pas ces chemins. »

Elle avait un air d’excuse et son regard clair était planté dans celui de l’homme, comme si elle ne craignait rien. C’était un regard pur et d’une grande sincérité, expressifs de bonheur et de joie. Un instant, son regard se détourna sur le livre qu’il avait dans les mains. Son regard s’éclaira. Parfois, elle était semblable à une enfant, si curieuse de la vie et de tout ce qu’elle avait à lui offrir, mais dans son regard, le fait d’avoir du élever un enfant alors qu’elle-même en était une, lui donnait une certaine force et de la maturité.

« Ah, vous étudiez la médecine !! » fit-elle d’un ton enthousiaste, avant de s’arrêter brusquement, comme si quelque chose l’avait choqueé. Et de fait, oui, quelque chose l’avait choquée.

« En plus de tout ça, je suis impolie, vraiment… Veuillez me pardonner… »

Faisant une petite révérence avec le peu de tissu étirable de ses culottes courtes, elle s’annonça :

« Je suis Sophia Kelly, ravie de vous rencontrer. »

Et soudain, elle se sentit ridicule. Parce qu’elle savait qu’il n’était pas de la même classe qu’elle. Et ses domestiques se présentaient entre eux avec une poignée de mains… En même temps, s’il étudiait, il n’était peut-être pas un domestique… Mais elle savait qu’ils n’étaient pas dans la même classe. Et la révérence n’était pas usitée ailleurs que dans cette classe supérieure. Mais elle avait de suite exclu de lui tendre la main...Regardant un peu ailleurs, une légère roseur couvrait ses joues. Pourquoi ? Ce n’était pourtant pas le premier homme de la classe inférieure avec lequel elle parlait.