Rebelles à Manhattan
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 Ouverture du bal

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Henry Schoonmaker
• Dieu Suprême à la Crème
Henry Schoonmaker

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<< Localisation >> : Dans le coeur d'une des miss Holland...? /BAF/

Ouverture du bal _
MessageSujet: Ouverture du bal   Ouverture du bal EmptyMer 19 Mai - 16:21

O u v e r t u r e D u B a l.


« Un jeune homme originaire de la maison Schoonmaker et tenu en haute estime par les nombreuses jeunes filles qui sont sur le marché matrimonial a été vu hier après-midi chez Tiffany & Co à Union Square. Mes sources au rayon des bagues de fiançailles m’informent qu’il en est sorti avec un solitaire d’une taille exceptionnelle et de la plus belle eau, d’une valeur supérieure à mille dollars… »

EXTRAIT DE RUMEURS DE LA VILLE, VENDREDI 22 SEPTEMBRE 1899.


    Henry réajusta une dernière fois sa veste en descendant les escaliers de la demeure familiale. Les premiers invités n’allaient pas tarder à inviter, et le jeune homme croisa sa belle-mère dans l’entrée, déjà habillée et maquillée, en train d’houspiller quelques domestiques. Son ton, encore plus cassant que d’habitude, semblait glacer les quelques jeunes femmes qu’elle réprimandait, et celles-ci s’éparpillèrent dans la maison dès la fin du sermont, en murmurant des « Oui, madame, bien sûr madame » timides et pleins de respect mêlé de crainte. Isabella n’acceptait aucune erreur de la part de ses domestiques, encore moins lors de soirées ou le tout Manhattan était présent. Tout devait être parfait, de sa tenue à celle du plus insignifiant domestique, de la nourriture en elle-même à la position des fourchettes par rapport à l’assiette.

    Un léger sourire se dessina sur les lèvres fines du Schoonmaker tandis qu’il dépassait sa belle-mère et se dirigeait vers la somptueuse salle destinée à la réception des convives. Tapissée d’un rouge sombre qui, aux yeux d’Henry, lui donnait un aspect étouffant et oppressant, la pièce était pour l’instant presque vide, à l’exception d’une jeune domestique qui arrangeait la table où étaient exposés des apéritifs et des boissons. Le jeune homme se dirigea vers le buffet comme attiré par aimant, attrapa un verre de whisky sans y penser et le bu doucement tout en se rendant vers la salle à manger. Effleurant de sa main libre la nappe toute neuve installée sur la table, Henry s’imagina cette même salle remplie de monde. Son père et sa belle-mère avaient vu les choses en grand, pour cette soirée. Le tout Manhattan ou presque était convié, et tous étaient impatients de connaitre la raison cachée de ce bal et dîner… Même les journaux attendaient l’annonce. Les journaux, qui étaient en fait à l’origine de cette rumeur qui disait que cette soirée avait un autre but que d’épater les voisins… Les journaux, qui avaient annoncé que le jeune Schoonmaker avait été vu dans un magasin au rayon des bagues de fiançailles. Henry soupira, posa son verre vide sur la table et quitta la salle à manger sans un regard derrière lui. Cette pièce l’écœurait, car elle serait bientôt l'un des témoins de l’annonce de son mariage, qui ruinerait pour toujours son début de vie, rythmé par les aventures sans lendemain et les amourettes, et dont les mots clés étaient la désinvolture et le manque de sérieux. Son mariage marquerait la fin de la frivolité, et le début de l'ennui. Et l'annonce de ses fiançailles, ce soir-là, serait l’un des premiers pas vers sa nouvelle vie. Une nouvelle vie si peu attrayante qu'Henry éprouvait un malaise étrange en y pensant. Etrange, oui. Et indescriptible. Une sorte de serrement au cœur, comme s’il savait pertinemment qu’il allait perdre quelque chose de précieux, avec cette union. Sa liberté, peut-être ?
    En sortant de la pièce, le jeune homme intercepta le regard noir que lui lançait une domestique, qui se précipita pour ramasser le verre qu’il avait déposé sur la table et l’apporter en cuisine, craignant sûrement les foudres d’Isabella si elle découvrait cet impair. Un nouveau sourire, légèrement ironique, se forma sur la bouche du Schoonmaker, alors qu’il retournait vers l’entrée de la maison.

    Les premiers invités se pressaient déjà dans le hall, abandonnant leurs manteaux dans les mains empressées des domestiques, et étaient accueillis chaleureusement par une Isabella rayonnante. Chacun, après avoir été accueilli, se dirigeait vers la salle de réception en bavardant avec leur ami, voisin, connaissance.
    De la pièce s’échappa les premières notes d’une musique légère et entrainante ; l’orchestre commençait à jouer. La soirée débutait.

    N’ayant aucune envie d’accueillir les arrivants, Henry s’échappa vers la salle où jouait l’orchestre, et attrapant un nouveau verre sans même prêter attention à son contenu, il tenta de se fondre dans la masse. Toutes les personnes qui commençaient à arriver dans la maison étaient si conventionnelles, si engoncées dans les règles, comme l’était d’ailleurs également sa future femme… Henry n’arrivait pas à s’identifier à eux, ni même à leur trouver de l’intérêt. Ces mondanités l’ennuyaient de plus en plus, et le fait que ses fiançailles allaient être annoncées pendant cette soirée ne l’aidait pas à plus les apprécier, au contraire. Et Penelope… Comment allait-elle réagir ? Elle avait été sotte de jeter au feu sans la lire la lettre qu'il lui avait donnée. Et lui avait été sot de n’avoir pas trouvé le courage de lui expliquer de vive voix ce qu’il avait couché par écrit par couardise. Henry la chercha un instant du regard, mais elle n’était toujours pas arrivée. Mais à vrai dire, ce n’était pas elle qu’il attendait réellement. Ce n’était pas non plus Elizabeth Holland, qui le retenait dans cette salle. C’était simplement l’espoir qu’il y croiserait peut-être le regard pétillant et si similaire au sien de Diana Holland. Une jeune femme aussi attirante qu’inaccessible. Et c’était, également, le poids de la responsabilité qui retenait Henry. Il ne pouvait pas se permettre de quitter ce bal, alors que son père devait annoncer ses fiançailles. Que diraient les invités, si lors de l’annonce le futur conjoint n’était pas aux côtés de la promise ? Non pas que les ragots le dérangent, il en avait déjà été victime plus d’une fois. Mais il était tout de même assez poli et respectueux des codes et de sa fiancée pour ne pas l’humilier en public.

    En attendant, la foule d’invités grossissait lentement, s’éparpillant dans la salle par petits groupes. Certains étaient près du buffet, d’autres esquissaient quelques pas en rythme avec la musique. Et la paire d’yeux vifs et pétillants n'était toujours pas à portée de vue d'Henry. Il ne croisa que le regard assuré et fier de son père, William Schoonmaker, qui venait d'arriver dans la salle et saluait personnellement chaque invité. La soirée promettait d'être longue.


Dernière édition par Henry Schoonmaker le Dim 13 Juin - 19:48, édité 2 fois
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Penelope Hayes
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Penelope Hayes

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Ouverture du bal _
MessageSujet: Re: Ouverture du bal   Ouverture du bal EmptyDim 30 Mai - 22:03

    Penelope émit un discret gémissement quand le corset enserra sa poitrine à l'étouffer mais se repris vite, elle devait être parfaite pour le bal que les Schoonmaker organisaient. Ce soir, elle en était certaine, William Schoonmaker allait annoncer ses fiançailles avec son fils, le divin Henry. Les journaux avaient relaté sa visite chez Tiffany et racontaient qu'il en était ressorti avec une vague valant plus de mille dollars. Ce bijoux serait à son doigt avant minuit, elle en était sûre. La tête lui tournait quand elle pensait à cet événement, à la renommé qu'elle acquiererait alors. Le couple qu'elle formait avec Henry était unique, uni et magnifique. Tout New-York serait heureux pour les deux jeunes gens au futur exceptionnel, et les ragots médisaient déjà sur leur union prochaine. Cela faisait d'autant plus plaisir à Penelope, tout le monde reconnaissait qu'elle seule pouvait convenir à Henry. Elle s'imaginait déjà dans sa robe nuptiale, au bras de son mari. Il fallait qu'elle commande une tenue de Paris, là où les couturiers feraient ressortir sa beauté mieux que quiconque, une tenue à la pointe de la mode actuelle, mettant en relief le couple moderne qu'elle formait avec Henry. Elle entendait déjà la mélodie de Wagner et les embrassades ravies du gratin new-yorkais résonner à ses oreilles. Et ensuite, après tant d'années d'attente, elle serait enfin à celui qu'elle aime. Elle se donnerait à lui toute entière, et ils passeraient enfin une nuit sans être obligés de se cacher.

    Le doux contact du satin sur sa peau blanche la ramena cruellement à la réalité. Elle devait se calmer, rester pragmatique et digne en toutes circonstances afin de montrer aux vieilles mégères de la cour qu'elle était à Henry, et surtout qu'Henry était à elle... Le souffle court, dû au corsert mais surtout au sentiment de victoire qui l'emplissait, elle de tourna face à l'immense miroir de sa chambre pour admirer son reflet idyllique. Sa longue robe de satin ivoire, recouverte d'arabesques en velours noir qui partaient gracieusement de ses épaules avant de fondre sur ses jupons telle une plante grimpante et magnifique, retombait en de petites traines délicates qui dévoilaient ses petits pieds chaussés d'escarpins du même tissus et à talons suffisament hauts pour qu'elle ait l'air impressionnante avec un sourire prude. Les baleines du corset enserrait sa taille si fort que sa gorge en paraissait d'autant plus pigeonnante et désirable, ce qui faisait ressortir les paniers de sa jupe, point trop larges pour être à la mode de demain. En vérité, c'était uniquement pour souligner le fait qu'Henry et elle formaient un couple moderne et inimitable. Son regard s'arrêta sur ses prunelles bleues ourlées d'un noir discret rappelant les motifs de sa robe et contrastant avec sa bouche pulpeuse juste comme il se doit recouverte de rouge. Ses boucles brunes et brillantes étaient retenues en un chignon élégant d'où s'échappaient quelques mèches rebelles qui venaient de déposer délicatement au creux de son cou. Elle était... Parfaite. 

    Elle sentait son cœur battre la chamade quand elle pensait au premier regard que son futur époux lui jetterait ce soir-là. Il était impossible, impensable, qu'il lui résiste. On devait cepandant sentir l'orgueil dans son attitude car sa mère la réprimanda avec un sifflement où pointait clairement l'admiration et la fierté. Mais ce compliment ne comptait absolument pas pour Penelope. Sa mère n'avait rien d'une véritable aristocrate, avec son corps boudiné, ses tenues vulgaires et passées et son attitude ignare. Elle était indigne d'être sa génitrice, n'importe qui en serait parvenu à cette conclusion. C'était en partie à cause de Mrs. Hayes que la famille était encore considérée comme des "nouveaux riches", rien dans son maintien montrait qu'elle était mariée à l'homme le plus riche du pays après Mr. Schoonmaker. Leurs deux fortunes jointes grâce à l'union des deux jeunes gens seraient fructueuses, et leurs biens considérables. La dot de Penelope aurait suffit à nourir un régiment entier de plats royaux pendant une vie, de quoi allécher les célibataires. Mais elle était à Henry, et à Henry seul. Tout les autres prétendants ennuyants à en mourir revenaient à leurs alter-ego, des filles comme Lizzie. Aujourd'hui, sa meilleure amie ne lui ferait pas de l'ombre, c'était hors de question. Cette soirée était la sienne.

    Fière et droite, elle laissa sa femme de chambre lui enfiler une étole en fourrure douce et chaude, plus élégante que pratique mais agréable. Elle prenait son temps, bien qu'elle mourut d'envie d'arriver à l'instant chez les Schoonmaker. Pour respecter les convenances, elle ne devait entrer ni trop tôt - ce qui dévoilerait son impatience et la ferait passer pour une trainée - ni trop tard car elle passerait alors pour une négligée. Elle avait donc le temps, de plus, la famille d'Henry habitait à deux pas. Pourtant, elle irait en calèche, dans ces nouvelles voitures noires, décapotables et brillantes que son père avait acquises. C'était une occasion de plus de se montrer. 

    Elle traversa les couloirs et les pièces, chargées des objets de ses caprices auxquels elle n'accorda pas un regard.  Tout les murs richement décorés selon ses indications se confondaient, insignifiants. Dans le salon près de la monumentale entrée, son père attendait de la voir avant de se rendre à la fête lui aussi de son côté. Rassuré sur l'apparence de sa fille, il se leva en lui souhaitant une bonne soirée et offrit son bras à sa mère pour qu'ils s'y rendent ensemble. Une fois là bas, Penelope se croiserait pas ses parents, pour son plus grand bonheur. Elle aurait en revanche aimé que Grayson soit là, il serait si fier de sa petite sœur ! Elle serait la femme la plus puissante de l'État, la jeune et heureuse femme de Mr. Schoonmaker. Grayson et elle étaient sortis du même moule, jeunes gens beaux, manipulateurs et riches. Ils étaient complices, mais ne s'aimaient pas comme deux fraternels étaient censés s'aimer. Qu'importe, ils étaient l'âme de la famille Hayes et si ce nom brillait aujourd'hui, c'était uniquement grâce à eux, et un peu leur père bien entendu.

    Il était temps pour Penelope de partir. Une calèche et son cocher l'attendaient pour se rendre un peu plus loin dans la rue, à l'hôtel particulier des Schoonmaker. Toujours avec grâce et dédain, elle tendit la main au cocher qui déplia le marche-pieds et l'aida à monter dans la calèche. Elle partirait quand Buck serait monté à son tour, il l'accompagnait toujours et de partout. La relation qu'elle entretenait avec cet homme était d'ailleurs étrange, et quiconque ne connaissant pas Penelope se serait mépris sur sa nature. Il était juste un homme de main, au courant de tout et prêt à tout en échange d'une renommée grandissante et d'un peu d'argent. Il lisait les journaux à sa place, la mettait au courant des derniers potins, organisait ses bals et ses journées... Sans lui, elle n'aurait pas la réputation d'être de partout et de tout savoir. Il entrait justement dans la calèche, vêtu d'habits qu'un noble n'aurait pas osé porter, la tirant de ses pensées qui finissaient toujors par s'envoler vers Henry. Elle repensa à la matinée. Il était venu la voir, porteur d'une lettre qui lui était destinée. Penelope avait été surprise par la gêne qui émanait de lui, et du peu de courage qu'il manifestait en lui donnant une lettre. Si quelque chose d'important devait lui être dit, elle ne l'accepterait qu'à l'oral. Depuis le temps qu'elle se donnait à lui, il ne pouvait en être autrement. Elle avait donc brûlé sa lettre, fière et impétueuse. La suite n'appartenait qu'à elle. Le souvenir du contact des mains du jeune homme sur ses cuisses et son centre la fit frémir et elle s'obligea à rester lucide. Ils étaient arrivés...

    Elle descendit lestement du carosse, aidée par Buck et défroissa sa robe du plat de la main, appréciant la douceur du tissus. Par habitude, elle gravit les escaliers de pierre d'une démarche conquérante tandis que le portier l'annonçait. Penelope Hayes... Comme à chaque bal, son arrivée fit naitre des murmures et un brouhaha qui n'était pas présent quelques secondes plus tôt envahit la pièce. Penelope laissa son étole entre les mains d'une servante, qui s'empressa d'aller le ranger dans l'une des innombrables penderies de l'étage. Satisfaite du service et de l'importance que sa venue prenait, elle s'avanca avec grâce vers l'hotesse, la charmante Isabella Schoomaker. Il n'y a pas si longtemps, c'est avec elle qu'Elizabeth et Penelope médisaient aux soirées, mais la joyeuse mademoiselle de Ford s'était mariée avec William, excellent parti mais bien trop âgé. Elle gâchait sa jeunesse ainsi, mais l'argent qu'elle récupérait avc cette union n'était pas négligeable. Et puis elle avait accès partout et était reconnue comme l'une des meilleures maitresses de maison... Seulement, elle devait considérer Henry comme son fils alors qu'elle avait autrefois flirté avec lui... Mais Penelope l'aimait bien, elle et son caractère joyeux et complice. Elle la salua avec force embrassades et compliments, repérant du coin de l'oeil son futur époux qui avait déjà un verre à la main. Elle lui adressa un regard de reproche, certaine qu'il la verrait. S'il était ivre  ce soir, il lui payerait ! Comment pouvait-il boire un jour pareil ? Alors que leurs vies allaient être liées pour l'éternité ? 

    Penelope s'obligea à penser à autre chose et laissant Buck deviser avec Isabelle, elle rejoignit Lizzie, en pleine discussion avec une lady d'un autre âge. Son amie était magnifique, mais avait l'air fatiguée. Penny eut un pincement au cœur en regardant ses longs cheveux blonds auréolés de blanc et sa peau parfaite mais elle se reprit vite, elle était encore plus belle. Il fallait d'ailleurs qu'elle parle à son amie d'Henry, Liz lui avait demandé des précisions sur son fameux amant. Puis, une fois n'est pas coutume, elle devait la sortir des griffes de la vielle femme. Avec un sourire angélique, elle attrapa sa meilleure amie par la bras.

    « Bonsoir très chère, vous êtes ravissante ce soir ! Puis-je vous emprunter Elizabeth un instant ? »

    Sans laisser à l'horrible et fripée lady le temps de répondre, elle entraina Liz vers un boudoir à l'écart dans lequel trônaient de ravissants canapés. Avec un discret soupir de soulagement, elle s'assit sur l'un d'eux à côté de la belle blonde tout en veillant à ne pas froisser sa jupe. Chacun de ses mouvements étaient étudiés pour la mettre en valeur, et toutes les demoiselles présentes dans la puce perdaient peu à peu leur éclat, hormis Lizzie. Oubliant pour un petit moment sa rancœur, elle lui adressa la parole d'une voix mielleuse et éxitée :

    « Tout ce temps que tu étais en France, il s'est passé tellement de choses ! Tu as manqué des bals extraordinaires et des histoires hilarantes. A ce propos, il faut absolument que je te parle de quelque chose. »

    Le ton mystérieux qu'elle avait employé ne laissait aucun doute quant à la suite de la discussion et il se lisait sur le visage de son amie qu'elle brulait d'en savoir plus... Ravie, Penelope entama son récit.
  


Dernière édition par Penelope Hayes le Mar 15 Juin - 17:14, édité 1 fois
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Berlioz S. Ellwood
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Berlioz S. Ellwood

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Ouverture du bal _
MessageSujet: Re: Ouverture du bal   Ouverture du bal EmptyLun 14 Juin - 19:07

[HJ: Allez, la nouvelle version est tellement belle que ça m'a remotivé Very Happy ]

    Moi, Berlioz S. Ellwood, journaliste de renom se doit de se rendre à tous les bals. Oui, je me dois de me rendre à tous les bals. C'est même un devoir, d'assister au plus belles réceptions et de les décrire pour mes lecteurs qui n'ont pas la chance d'y être invités. Au fil de ma carrière, être partout était devenu un devoir, comme se tenir droite et lever le petit doigt lorsque je me buvais mon thé. Mais aujourd'hui, la perspective, certes, réjouissante d'une nouvelle réception me déplaisait. Je savais, je sentais même que ce qui allait s'y passer était inestimable - j'avais toujours eu cet instinct - mais ce même pressentiment m'indiquait aussi que quelque chose allait mal tourner. Pas pour moi, évidemment. Tout se passait toujours bien pour moi. Après tout, qui pouvait m'atteindre ? Me forger une personnalité et un aplomb invincible m'avait occupée depuis quelques années. Aujourd'hui, dotée d'un sang-froid et d'un répondant à toutes épreuves, ce bal ne me plaisait pas. Bien évidemment, je n'avais aucun problème matériel - ma robe et mes bijoux étaient prêts - mais ce sentiment restait présent dans mon esprit, comme un arrière goût désagréable en fin de repas.

    C'était à tout cela que je pensais, ce soir, devant mon miroir à regarder ma coiffeuse s'occuper de mes cheveux. Le regard durement fixé sur elle, je remarquai son regard fuyant. J'esquissais un sourire et lissa le tissu de ma robe sur mes bras. C'était une robe prune, presque mauve. Elle tombait droite, sans fioritures, mais ses manches évasives lui conférait un petit air exotique qui me plu. La bonne finit de monter ma coiffure. Je portais ce soir mes cheveux remontés dans un chignon large mais travaillé. Le résultat me convînt et je congédia la bonne. Elle s'éloigna à petits pas, refermant respectueusement la porte. Le silence ce fit dans cette grande chambre et je me leva, lissant les plis de ma robe. J'étais prête, il était l'heure de partir. Je saisis une étole noire en accord avec mes cheveux et sortit de la pièce.

    Assise dans la calèche, les bras croisés sur mes genoux, je conversais doucement avec ma belle tante, jeune femme mariée dont la conversation m'offrait toujours un échappatoire en cas de malaise. Agnès Ellwood venait de s'offrir quelques jours dans le manoir de son défunt frère et sa présence m'arrangeait.

    C'est ainsi que nous descendîmes de la calèche et montâmes les escaliers conduisant à la demeure des Schoonmakers. Isabella Schoonmaker, une bonne amie de mon défunt mari, m'accueillit chaleureusement. Agnès et moi rentrâmes dans la salle de bal et je commença à chercher des connaissances. Le blabla insignifiant de Agnès m'insupportait et je me devais de lui échapper.
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Victor McArthur

Victor McArthur

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Ouverture du bal _
MessageSujet: Re: Ouverture du bal   Ouverture du bal EmptySam 10 Juil - 21:01

Victor fixait le vide devant lui, en amenant une tasse de thé refroidie à ses lèvres pâles. Derrière lui, une jeune fille à la silhouette filiforme finissait de se rhabiller en jetant vers son amant un regard attristé. Elle aurait voulu rester, s’accrocher encore et encore à ses bras et crier de jouissance dans son cou… Impossible, il l’avait renvoyé comme on faisait d’une soubrette.

-Je pourrais peut-être t’aider, dit-elle timidement en étirant son cou pour voir les feuilles éparses qui s’étendaient sur le bureau de Victor.

-Michelle, arrêtes de finasser et pars! Je ne sais pas ce que tu as pas compris la première fois.

Le regard bleu du jeune homme était immobile, cela le rendait effrayant. D’une main tremblante et incertaine, il attrapa une cigarette qu’il colla au bord de ses lèvres.

-Mais… Victor… tenta de protester la jeune fille.

-Tu pars ou je te frappe, c’est suffisamment clair? murmura Victor, le dos tourné à son amante.

Ce chuchotement qui aurait pu être imperceptible pour qui n’aurait pas tendu l’oreille était davantage effrayant qu’un hurlement. Dans ces mots inaudibles, il y avait cette souffrance impossible à décrire qui est engendrée par la vie. Si Michelle avait vu le visage de Victor, elle serait partie de l’appartement à moitié nue en courant. Mais l’ignorant, elle finit de s’habiller et partit en claquant la porte comme une duchesse indignée. En entendant ses pas dans l’escalier, les mains du poète remontèrent jusqu’à ses tempes douloureuses. Il n’avait rien tiré d’elle… Il avait espéré qu’elle voudrait bien entrer dans le bureau de son oncle et modifier ses notes désastreuses, mais elle n’avait rien voulu savoir la gueuse. Après tout, ce plan était infaillible. Michelle était la nièce orpheline et la prunelle du doyen de l’université. Mais elle était trop honnête pour mentir, qu’elle disait. À cause de cette étroitesse d’esprit, les notes désastreuses de Victor irait jusqu’au Golden Square Mile. Ce n’était pas qu’il n’était pas intelligent, au contraire, il était possiblement un des étudiants les plus brillants de l’université, mais c’était davantage un problème de motivation. Il s’en fichait bien de tout cela, ces cours de droit et cette brasserie qu’il devrait gérer. Il espérait seulement qu’Anna, sa sœur chérie, épouse un homme qui saurait faire le sale travail à sa place. Il soupira en buvant une gorgée de thé. Il tentait de faire passer le mal de tête de la soirée de débauche qu’il avait eu la veille. Son regard flâna dans le paysage urbain qu’il voyait de sa fenêtre avant qu’il ne retombe sur ses papiers. Avec un soupir, il abandonna.

D’un geste brusque avec un cri de frustration, il jeta tout sur le sol, les feuilles, l’encre, les livres… Debout dans la pièce désordonnée, il observa ce qu’il avait fait et grogna. Enfilant une chemise propre, il prit sa cigarette et fila à l’extérieur. Il ne lui restait pas longtemps pour se rendre à ce maudit bal. Évidemment, ce refus d’aller s’enfermer dans l’ostentation était contrebalancé par son désir de voir Penelope, mais cela Victor ne l’avouerait pas. Il acheta un journal à un gamin et fut ravi de voir un de ses articles en vers s’étaler sur la première page. Cette joie d’être publié le rendait toujours souriant, c’était d’ailleurs une des minces choses qui y arrivait. Du coup, il donna deux fois le prix du journal au gamin. Et la cigarette aux lèvres, le haut-de-forme profondément enfoncé sur ses cheveux noirs, une canne d’ébène cadençant ses pas, il marchait vers la boutique de son tailleur, en relisant distraitement ses mots. Signé Sean O’Malley, évidemment. Le poème prêchait l’indépendance de l’Irlande dans des termes passionnés et passionnants. Avec cette double personnalité, Victor McArthur, l’étudiant riche, gâté, borné et blasé, devait Sean O’Malley, irlandais, fils du peuple, cherchant à survivre dans les rues de New York. Il se créait lui-même une légende et cela l’amusait bien! Mais il y avait également une autre nouvelle d’importance dans le journal et cela concernait son rival et ami, Henry Schoonmaker.

Ce fut seulement deux heures plus tard que Victor McArthur entra dans la salle de bal des Schoonmaker. Immédiatement, deux demoiselles qui devaient être à leur première sortie dans le monde le regardèrent avec leurs jolies bouches ouvertes. Un sourire sardonique prit les lèvres de Victor. Si seulement elles savaient ce qu’il ferait avec leurs bouches… Une cigarette aux lèvres, l’héritier McArthur s’avançait dans la pièce avec une aisance qui démontrait son habitude des événements mondains. Dans son habit bien coupé d’un bleu si foncé qu’il en paraissait noir, il cherchait le bar, mais vit Penelope au fond de la pièce. Se mordant les lèvres, se souvenant du souffle devenu âcre de Marie-Hélène dans sa mémoire, il décida de ne pas aller la voir. Si elle tenait à lui, elle viendrait d’elle-même. Ah, mais si ce n’était pas Henry! S’avançant vers lui, Victor lui sourit, de ce petit sourire ironique et mince qui lui allait si bien.

-Eh bien, mon cher, j’ai lu quelque chose d’intéressant dans le journal aujourd’hui. Et tu ne m’en as rien dit? Qui est l’heureuse élue?

Victor attendait la réponse avec une hâte qui ne lui ressemblait guère. C’était de l’envie de connaître la vérité, mais également de la peur. Si Schoonmaker mariait Penelope, Victor ne saurait pas comment il réagirait.
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Isobel L. Montgomery

Isobel L. Montgomery

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Ouverture du bal _
MessageSujet: Re: Ouverture du bal   Ouverture du bal EmptySam 18 Sep - 19:40

    Couchée sur son lit, Isobel lisait le journal qu’elle avait trouvé dans la rue… Disons que depuis qu’elle s’est fait déshéritée par son père, elle ne gardait son argent que pour ses robes et son bien être. De temps en temps elle recevait de l’argent de son père. Elle aurait bien aimé venir à New York pour d’autres circonstances, mais en même temps, elle aimait sa nouvelle vie, dans une ville animée où les ragots sont à l’honneur. Bref, elle lisait les nouvelles du New York Times, aujourd’hui était un grand jour pour la société New Yorkaise, le mariage d’Henry Schoonmaker, ce gentleman qui fait la une toutes les semaines dans la presse à scandale… Isobel n’y croyait pas, Henry se marier ? C’est une blague pure et simple, pourtant, la jeune femme était conviée à une réception chez les Schoonmaker… Elle avait hâte d’y être, pour connaître la prétendante d’Henry.

    Il était temps de se préparer pour le bal, la jeune femme sortit sa robe achetée il y a quelques jours chez Lord & Taylor, un couturier très huppé des jeunes ladies new yorkaises. Elle leva et prit un beau corset noir en dentelle et l’échangea contre son pauvre corset blanc sans intérêt. Une jeune femme arriva pour l’aider à s’habiller. Elle serra fort le corset et Isobel en avait le souffle coupé, elle détestait cette partie de l’habillage, mais c’était très important pour cacher les imperfections et mettre en valeur sa poitrine. Ensuite, elle l’aida à mettre sa belle robe… Une fois mise, elle se regarda dans le miroir… Sa robe était de la même couleur que la nuit, fait de soie et de satin et au niveau des épaules d’une jolie mousseline de la même couleur, très élégante, cintrée au niveau du buste. La couleur de la robe mettait en valeur sa jolie peau blanche. Isobel se mit devant le miroir de la coiffeuse et la domestique commença sa coiffure. Elle leva ses cheveux pour en faire un chignon en laissant quelques mèches dépassées et mit des perles blanches pour décorer le tout. La domestique sortit de sa chambre et la jeune lady commença à sortir ses bijoux, elle opta pour de simples boucles d’oreilles en diamant. Elle laissa son cou nu et elle mit un simple et joli bracelet en argent autour de son poignet. Elle se maquilla légèrement ses joues, mit un beau rouge à lèvres pour mettre en valeur ses lèvres et mit un peu de maquillage sur ses yeux. Elle prit un joli châle de la même couleur que sa robe et elle était enfin prête pour se rendre à la réception et mit à ses pieds de belles chaussures à talon.

    La jeune demoiselle descendait de la voiture aidé du chauffeur, elle posa son pied sur le sol, éblouie par la splendeur de la résidence de hôte, elle en resta bouche bée. Oui, cette famille était vraiment très riche. Elle monta les marches et arriva dans la salle de réception. Dès son arrivée, elle donna son manteau aux domestique et quelques mégères commencèrent les remarques et les critiques, elle les ignora, elle s'avança la tête haute, laissant les hommes sur son passage bouche bées. La jeune femme sourit, elle aimait très regarder par tout le monde, elle était belle et le savait, et c'était à son avantage. Après cette soirée, elle allait surement trouver un parfait gentleman avec qui passer la nuit. Elle salua quelques connaissances... Elle commença à bavarder et un domestique s'approcha d'elle pour lui offrir un verre de champagne, qu'elle accepta avec grand plaisir. Elle s'avança ensuite Isabella, quelle n'avait pas vu en arrivant, c'était la deuxième femme de Monsieur Schoonmaker.

    - Très belle réception, ma chère !!

    Les deux jeunes femmes s'entendaient très bien, et Isobel l'aimait vraiment bien. elles bavardèrent quelques minutes et son hôte l'abandonna pour saluer les invités. Elle se retrouva donc toute seule au milieu de toute la foule, mais un petit groupe attira son attention. Au centre se trouver le beau et jeune Schoonmaker. elle s'approcha du groupe et arrivant en exclament :
    - Eh moi, donc, je pense que tout le monde veut connaître l'élue de votre cœur !

    Elle sourit, elle voulait absolument connaître la femme qui avait la chance de l'épouser. Elle en avait oublier même les bonnes manières, elle s'excusa :

    - Pardonnez moi, je me suis pas présentée, je suis Isobel Mongtomery, on s'est vu à plusieurs reprises, mais on a jamais eu l'occasion d'engager une conversation...

    Elle fit une belle révérence à son hôte ainsi qu'à son entourage, mais quelqu'un attira son attention, un bel homme aux cheveux noirs avec un regard très profond. Le regard d'Isobel se posa sur lui quelques secondes et se releva doucement avec grâce. La soirée venait juste de commencer !

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Eva Wright
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MessageSujet: Re: Ouverture du bal   Ouverture du bal EmptyLun 20 Sep - 17:57

Ce matin fut plutôt assez calme, à part le réveil, quelque peu brutal, de ma grande sœur. Je n'avais compris que ce qu'il lui arrivait, qu'après qu'elle m'ait reproché de ne pas avoir coiffé mes cheveux, et de m'ordonner d'aller prendre un bain sur le champ. C'était cette attitude là, chez elle, que je n'aimais pas. Il fallait dire que pour ce genre d'évènement, ma sœur ne lésinait pas sur les moyens de se montrer belle et présentable. De plus, on ne s'habille pas n'importe comment, surtout quand on est invité au bal des Schoonmaker. Evidemment, être invité à une si grande réception mit ma famille de très bonne humeur, tandis que moi, c'était plutôt l'inverse. J'appréhendais cette fête, en m'imaginant de quelle façon j'allais encore me ridiculiser.
Pour l'occasion, qui allait sûrement être horrible pour moi, Marie, ma sœur donc, m'acheta une sublime robe bleu marine, presque noire, ce qui allait faire ressortir mon teint assez pâle, et ma fine taille. Peut-être que le bleu n'était pas à la mode, mais il fallait avouer qu'elle était magnifique, et je fus contente que mon aînée me choisisse une robe de si bon goût. Elle possédait des petites manches, qui couvraient mes épaules fines, et le haut se terminait par un décolleté droit. Je n'avais nullement envie d'attire l'attention, et ma sœur l'avait bien deviné en achetant cet habit. Une robe discrète, mais qui me mettait quand même en valeur. Après une bonne heure à me préparer sous le regard attentif de ma sœur qui veillait à chaque détail de ma tenue et de mon visage, je remarquai que nous avions, au moins, deux bonne heures d'avance. De plus, les Schoonmaker n'habitaient qu'à quelques minutes de marche, même si nous allions prendre une calèche pour nous y rendre. Bref, je décidai de passer le temps à, comme mon habitude, lire un bon livre dans le sofa de notre grand salon. Mais je fus interrompue par ma sœur, qui remarqua que mes cheveux lâchés ne seraient sûrement pas approprié à la fête de ce soir, et une charmante domestique me recoiffa en les attachant en un chignon élégant. Puis, mon aînée ajouta qu'il fallait que je porte quelques bijoux, elle m'obligea à porter un petit dimant autour du cou, ainsi qu'une paire de boucle-d'oreille assortie. Elle retoucha encore mon maquillage, qui sublimait mes yeux bruns et mes lèvres, et réajusta une dernière fois ma robe. Marie voulait sûrement que je rencontre un prétendant ce soir, c'était l'occasion rêvée pour ma famille, qui n'attendait que ça. Enfin, surtout mes parents. Ma sœur préférerait que je reste célibataire, au moins jusqu’à mes 20 ans. Elle voulait sûrement que je gagne en maturité, et elle avait bien compris que je n’étais pas prête pour une relation à deux.
Le départ arriva plus vite que prévu, je n'avais pas eu le temps de lire un chapitre de mon livre, que ma mère descendit les escaliers, vêtue d'une magnifique robe violette, qui la rendait bien plus jeune. Mon père était vêtu d'un costume bien coupé, et qui lui allait parfaitement bien, tandis que ma sœur portait une belle robe rouge foncée, mais qui ressemblait presque à du violet, qui mettait en valeur sa silhouette parfaite. C'était sûr, ce soir on ne verrait qu'eux.
Je montai dans la calèche, accompagnée de Marie, et m'asseyais sur le siège un peu trop mou à mon goût. Ma sœur dû sentir mon inquiétude par rapport à la fête de ce soir, car elle essaya tant bien que mal à me détendre, même si cela ne marchait pas à la perfection.

- Tout va bien se passer, tu ne tomberas pas ce soir. Tout ce que tu as à faire, c'est d'éviter de danser, d'aller dans les escaliers, et de boire trop de champagne. Je ne t'autorise qu'un seul verre ! Tu te souviens de la dernière fois, j’espère, dit-elle d'une voix douce.

Oh que oui, je me souvenais parfaitement de la dernière fois. J'avais eu le malheur de boire une coupe de trop, et j'avais finie dans les bras d'Alfred, notre vieux et dévoué majordome, qui pour me retenir ne put que lâcher le plateau qu'il avait dans les mains. De plus, il manqua de tomber. Bref, une soirée qu'il valait mieux rapidement oublier.
Je répondis à me sœur d'un simple hochement de tête, et elle continua la conversation :

- Bon, changeons de sujet. Je pense que tu n'as pas lu le journal ce matin, mais j'ai appris que Henry Schoonmaker avait acheté une bague de fiançailles hier après-midi. Étrange qu'il veuille se marier aussi vite. De plus, personne ne connaît l'identité de la future promise. Au fait, tu n'étais pas aussi allée acheter le collier que tu portes actuellement, hier chez Tiffany&Co ?

Mais oui ! J'avais complètement oublié ! Donc cela veut dire, que le jeune homme que j'avais croisé hier n'était que...Henry Schoonmaker ?! Comment avais-je pu ne pas le reconnaître ? Il fallait dire que je ne l'avais croisé que quelques fois, et que ma mémoire me faisait souvent défaut. Mais, quand même ! On n'oubliait pas le visage de quelqu'un de si connu à Manhattan ! La panique commença à monter, et ma sœur me regarda étrangement. Il fallait à tout prix que je me calme, il n'allait sûrement pas se rappeler de moi, même si nous avions échangé un regard assez furtif. De plus, qu'est-ce que cela changeait, qu'il se souvienne ou pas ? A moins qu'il ne pense que ce soit moi qui ai tout révélé aux journaux ! Cela pourrait être fort possible, puisque nous étions que deux, si je ne comptais pas le vendeur, dans le magasin !

- Eva ? Tout va bien ? s'inquiéta ma sœur.
- Oui, arrivais-je à balbutier, tout va bien...

Elle me lança encore un regard suspicieux, et descenda de la calèche, vu que nous étions arrivées. Je fis de même, et la suivi. Mes parents n’étaient pas encore arrivés, mais ils n'allaient pas tarder.
Nous arrivâmes dans la salle de réception, plus vite que je ne l'avais imaginé, et le stress commença à monter. Par contre, la maison était magnifique, et gigantesque, ce qui me changea les idées quelques instants en remarquant à quel point les Schoonmaker étaient riches. Ils l'étaient sûrement plus que ma famille.
Mais, il y avait beaucoup trop de gens, et je ne me sentais pas à l'aise. Je restais aux côtés de ma sœur, jusqu'à que nous avions salué la Maîtresse de maison, Isabella Schoonmaker, et je partis me réfugier seule dans un coin, une coupe de champagne à la main. J'espérais apercevoir un visage familier, telle que celui de Diana par exemple, mais je ne l'apercevais pas. Elle n'était peut-être pas encore arrivée. Je saluai quelques invités, que je connaissais de vue et décidai de retourner auprès de ma sœur, qui batifolait avec un jeune homme qui m'était inconnu. Je déployais mon plus beau sourire, quelque peu crispé par le stress, et fus mon possible pour faire bonne figure. Marie m'adressa un clin d'œil, pour me prouver que j'étais parfaite, pour le moment.
Soudain, j'aperçu le principal sujet de cette soirée, Henry Schoonmaker entouré de plusieurs personnes que je ne connaissais pas. Nos regards se croisèrent, et je ne pus m'empêcher de rougir et de me détourner, la soirée allait bien être longue et difficile, et je m'autorisais une demi-coupe de champagne, que me soeur ne vis pas d'un très bon oeil.
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Elizabeth Holland
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MessageSujet: Re: Ouverture du bal   Ouverture du bal EmptyMar 12 Oct - 14:10

Ouverture du bal Stock610-chiffonwings-013 Ouverture du bal Stock610-chiffonwings-01




    Le jolie minois que renvoyait la glace laissa indifférente l'heureuse élu. Elizabeth qui avait cependant un gout prononcé pour les belles choses, ne se sentait pas à l'aise ainsi, elle savait dors et déjà que dans les heures prochaines, elle ne serait plus libre. Elle ramassa ses boucles dorées qui trainaient sur sa nuque ; avec ses doigts fins qui glissaient sur sa peau lui rappelant les baisers fougueux de Will la veille au soir. Les lèvres de celui qu'elle aimait sembler avoir laissé un contour de flamme crépitant de passion... Renoncé à sa liberté ne la gênait pas, elle aurait volontiers laissé sa vie de jeune lady si elle avait pu accepter la main d'un autre homme. Son coeur se serra douloureusement à se souvenir, quelques jours auparavant, elle aurait encore pu croire qu'un futur, soit fou mais possible- aurait pu naitre avec Will...

    Elizabeth chassa une bête invisible, et essaya de s'éclaircir les idées. Ses mains étaient habituées à faire des coiffures, ses doigts filaient donc sans qu'elle ne s'en préoccupe. Lina arriva dans sa chambre quelques instants plus tard, ne lui avait elle pas dit qu'elle préférait se préparer seule ? La servante avec qui elle avait été amie autrefois, lui lança une petite tape sèche pour que Lizzie arrête. Ses cheveux tombèrent en boucles rebondis, Lina laissa échappa un soupir ce qu'Elizabeth ne manqua pas de remarquer. Lina était mal éduquée, elle montrait souvent son mécontentement alors que les Holland lui offrait un toit. La domestique finit son travail, ayant soigneusement arrangé chaque mèche en tordant douloureusement les cheveux d'Elizabeth. Mais celle-ci n'y prêtait guère attention, elle se concentrait essayant de profiter des quelques instants qui lui restaient chez elle.

    C'est ainsi que quelques heures plus tard, Elizabeth se trouva de nouveau face au miroir. Sa beauté était incontestable, tout le monde se devait de remarquer cet éclat se diamant. Une pierre tomba de son cœur, elle aurait l'air de quoi avec se diamant posé sur sa main ? A ce qu'en disant la presse il n'était pas des moindres ! Henry ou Florence devait avoir bon gout, mais porter un objet qu'elle n'aurait jamais désiré ne l'enchanter guère.
    Elizabeth portait une robe en soie, elle glissait sur sa peau poudrée, et enlaçait le contour de ses fines hanches. Elle était de couleur pastel, ivoire, ce qui s'accordait à merveille avec ses cheveux. Ses boucles blondes avaient été relevés en un chignon lâche mais travaillé, une fine couronne de tresse s'enroulait autour d'elle. Les yeux turquoise d'Holland étaient ourlés d'un noir léger, et ses lèvres peintes en rose. Des boucles d'oreilles, ainsi qu'un collier en or, apportait une touche d'élégance et de respect à sa tenue. Elizabeth était magnifique, il ne manquait qu'un sourire pour égayait cette peinture, mais pour l'instant elle n'avait pas la force...

    Lizzie descendit les escaliers, chacun de ses pas résonnait dans la maison, elle avait déjà chaussé ses escarpins à talon... Sa mère ainsi que Diana l'attendait dans le vestibule, prête à partir à la réception des Schoonmaker. Elizabeth regarda sa mère pendant un moment, un sourire naissait sur son visage, elle devait donc déjà savoir l'issu de la soirée... Elles échangèrent quelques paroles, et montèrent chacune à leur tour dans la voiture. Will enserra sa taille et la déposa délicatement à l'abri, Elizabeth ne put s'empêcher de rougir, repensant à la nuit qu'ils avaient passée, quand elle était pelotonnée au creux de ses bras chaud. Était-il possible d'épouser un homme qu'on n'aimait guère ? De passer le restant de ses jours avec quelqu'un qui ne lui apporterait que de la richesse ? Elizabeth se sentait honteuse, et même égoïste de penser ainsi, elle se perdit donc dans la contemplation de ses mains posées sur ses genoux, rompant court à ses pensées...

    Quelques minutes plus tard la diligence arriva devant la demeure des Schoonmaker, l'instant fatidique se dessinait. La belle Holland entra dans la maison qui était pour l'occasion décorée avec gout, chaque touche devait avoir été l'objet d'une étude recherché car tout était harmonieux. Des serveurs s'affairaient tenant sur des plateaux différents mets et boissons. Elizabeth déclina les demandes, elle avait le ventre si nouée qu'il lui semblait impossible d'avaler la moindre bouchée.
    Confondu dans la masse, elle reconnut quelques visages auxquels elle adressa des sourires rayonnant. Quand elle entra dans un des nombreux salons, elle aperçut Penelope, elle était magnifique, une beauté sophistiquée. Lizzie s'approcha donc de son amie et entama la conversation avec entrain. Après quelques paroles échangées Penny changea de ton, prenant celui de la confidence. Elizabeth qui avait attendu toute la semaine pour lui parler, baissa d'un ton aussi. Sa voix était cependant troublée par la curiosité :

      - Arrête de temporiser et dis-moi la nouvelle ! J’ai attendu toute la semaine pour entendre parler de ton mystérieux amoureux.

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Henry Schoonmaker
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MessageSujet: Re: Ouverture du bal   Ouverture du bal EmptyMer 20 Oct - 16:19

    Un énième verre à la main, Henry se fondait dans la foule bavarde et rieuse qui emplissait peu à peu la grande salle. Craignant d’y apercevoir quelques visages bien trop connus, il rasait les murs, tournant autour du buffet à boissons, devisant avec des connaissances sans intérêt de sujets aussi inutiles que la couleur des murs et le choix des rideaux… Son regard, déjà rendu vague par l’alcool, mais également par la prise de conscience de ce qu’il était en train de faire, furetait souvent d’un coin à l’autre de la salle, discret mais vif. A la recherche d’une paire d’yeux pétillants et énigmatiques… Sans succès. N’osant pas s’avouer combien cette présence l’aurait détendu et lui aurait fait plaisir, Henry abandonna son verre sur une table, et marcha un peu le long de la salle, espérant qu’occuper ses jambes occuperait également sa tête… Mais ses pensées continuaient de tourner autour de la même personne… Autour de cette inconnue qui avait réussi à le troubler. Agacé d’être obnubilé par cette insignifiante Holland, mais ne pouvant s’empêcher malgré tout d’éloigner ses pensées de la jeune fille, Henry bouscula inconsciemment une femme, et revint à la réalité un instant pour présenter ses excuses à l’invitée. Et ne put s’empêcher de la fixer dans les yeux… Leur couleur était plus fade que celle, éclatante, des prunelles de Diana… Ils étaient moins pétillants ; éteints par l’âge, fatigués des convenances, rendus ternes par cette vie uniquement rythmée par les rencontres organisés, les dîners prévus, cette vie ne laissant aucune place à l’imprévu… Horrifié par ses réflexions, Henry quitta brusquement la femme et son compagnon pour aller rechercher un verre de whisky. Mais si habituellement le jeune Schoonmaker arrivait à oublier ses problèmes dans l’alcool, il lui semblait aujourd’hui que chaque verre le réveillait un peu plus, le rendant de plus en plus lucide sur sa situation digne d’une intrigue de roman… Après avoir conquis Penelope, il s’apprêtait à épouser sa meilleure amie Elizabeth, et venait de tomber sous le charme de la sœur de sa future épouse…

      « Eh bien, mon cher, j’ai lu quelque chose d’intéressant dans le journal aujourd’hui. Et tu ne m’en as rien dit? Qui est l’heureuse élue? »

    Henry se retourna avec agacement vers l’homme qui venait de l’interpeller. L’ironie à peine masquée de Victor, son sourire fin, la lueur empressée qui semblait scintiller dans ses yeux… Le jeune Schoonmaker dévisagea son ami et rival d’un œil las mais profond.

    « Voyons, tu sais bien qu’il ne faut jamais croire les journaux… », lui répondit-il ironiquement.

    Prêt à lui révéler le « scoop » - qui, après tout, n’en serait plus un dans quelques minutes -, Henry fixa un instant son regard sur son verre à moitié vide, comme pour y puiser la force que lui demandait l’annonce. Jusque là, il n’avait eu à le dire à personne. Jusque là, il n’avait pas eu à mettre des mots sur ses pensées. Depuis le jour où il avait demandé Elizabeth en mariage, il avait toujours évité toute discussion portant sur son futur mariage, sur sa vie après, sur sa fiancée… Mais aujourd’hui, il assistait à une soirée en l’honneur de ses fiançailles, celles-ci allaient être annoncées dans quelques minutes, et bientôt il devrait s’asseoir aux côtés d’Elizabeth et passer la soirée à écouter les déblatérations inutiles de tous ces hommes et femmes engoncés dans les convenances, étouffés par leurs bonnes manières…

      « Eh moi donc, je pense que tout le monde veut connaître l'élue de votre cœur ! »

    Relevant le nez de son verre en entendant une jeune femme s’immiscer sans aucune gêne dans leur conversation, Henry fixa la nouvelle venue avec attention, sans se soucier de l’impolitesse de son geste. Tout comme sa voix témoignait de son assurance et de sa spontanéité, l’apparence de la jeune femme semblait décrire une autre part de son caractère. De sa coiffure soigneusement négligée à sa robe noire qui épousait et mettait parfaitement en valeur ses formes, en passant par son visage ferme mais doux, tout en elle laissait percevoir une personnalité affirmée, voire imposante. Une femme forte, consciente de ses charmes et de ses atouts. Enfin, quelque chose chez elle paraissait familier au jeune Schoonmaker, sans qu’il n’arrive à déterminer les raisons de ce sentiment.
    Muet depuis que la jeune femme s’était intégrée à leur discussion, Henry semblait comme happé par une réflexion qui emportait son esprit et son attention loin de la soirée. Ses prunelles fixaient un point flou au dessus des épaules de l’arrivante, alors qu’il réfléchissait vaguement à cette idée de déjà-vu qui l’avait pris. A vrai dire, cette réflexion était très secondaire. Le jeune homme avait le regard perdu et endormi d’un homme qui ne pense à rien et à tout en même temps. Toutes les pensées entremêlées qui l’assaillaient depuis le début de la soirée devenaient progressivement floues, alors qu’il fixait sans le voir un point lointain dans la salle de bal. La seconde intervention de la jeune femme le fit presque sursauter, et sa vision se fit soudain plus nette. Détachant son regard de la bague au doigt d’une femme sur lequel il s’était ironiquement fixé, Henry le reposa sur les personnes qui l’entouraient.

      « Pardonnez moi, je me suis pas présentée, je suis Isobel Mongtomery, on s'est vu à plusieurs reprises, mais on a jamais eu l'occasion d'engager une conversation... »

    Un sourire vague mais entendu fendit les lèvres du jeune Schoonmaker, alors qu’il comprenait les raisons de sa sensation de déjà-vu. Isobel Montgomery ! A eux deux, ils devaient faire la moitié des unes des journaux à scandales et à ragots de Manhattan. Il avait beaucoup entendu parler d’elle, et il ne la connaissait d’ailleurs que par l’intermédiaire des racontars et de quelques journaux qu’il lisait parfois. Elle avait une réputation de mangeuse d’hommes, les séduisant tous sans finalement s’attacher à un seul. On disait que son attitude était due à une déception amoureuse. Elle lui faisait penser à lui par bien des aspects, mis à part qu’il ne séduisait pas pour se venger mais pour combler son ennui et s’amuser…
    Offrant son plus charmant sourire à Isobel, Henry répondit enfin :

    « Enchanté, j’ai beaucoup entendu parler de vous… »

    Il se tut un instant, laissant flotter sur ses lèvres une mimique espiègle, avant de reprendre :

    « Je vous présente Victor McArthur. Un ami. »

    Henry eut la vague idée qu’il se pouvait que les deux jeunes gens se connaissaient… Mais, déjà, ses pensées étaient ailleurs, alors qu’il suivait du regard une jeune femme passant près de leur groupe. Cette démarche, cette taille souple et fine, ces yeux curieux et vifs, semblant scruter tous ceux qu’elle rencontrait… Etonné, le jeune Schoonmaker dévisagea avec attention la jeune femme qui se rapprochait, certain qu’il l’avait déjà remarquée peu de temps avant. Leurs regards se croisèrent un instant… Chez Tiffany&Co ! C’est là-bas qu’il l’avait croisée. Elle l’avait longuement regardé, alors qu’il choisissait sa... bague de fiançailles. Sur le coup, cette insistance l’avait juste dérangé. Mais tout coïncidait trop bien pour qu’elle ne soit qu’une jeune femme séduite par le jeune Schoonmaker. Il n’y avait personne dans le magasin au moment où il y était allé. Personne hormis elle et le vendeur, un homme de confiance. L’imagination parfois aberrante d’Henry s’emballa, et alors que leur contact visuel se prolongeait, le regard du jeune homme changea, devenant plus dur alors qu’il réalisait la conséquence directe de ses dernières pensées : c’était elle qui était à l’origine des ragots proclamant son futur mariage ! Justement, la jeune fille rougissait et se détournait, telle une enfant prise en faute. Rendu perplexe par ce geste qui semblait avouer la faute, Henry garda un long moment ses yeux fixés sur le dos de la fuyante. Elle porta un verre à ses lèvres, et le jeune homme l’imita inconsciemment, avant de se rendre compte que le sien était vide. Rabaissant aussitôt son bras, il reposa son regard sur Isobel et Victor, toujours près de lui. L’inconnue l’avait totalement fait oublier ses invités pendant quelques secondes, mais à présent qu’il revenait à eux, il se rappela le sujet de leur conversation. Agacé, il posa son verre sur la table près de laquelle ils se trouvaient, et en pris un nouveau, plus pour s’occuper les mains que parce qu’il voulait boire. Se raclant inutilement la gorge, il reprit la parole :

    « Quant à mon supposé mariage… »

    Son insistance sur le mot « supposé » fut tant destinée à ses invités qu’à lui-même. Il s’y rattachait comme un échoué à sa bouée. Mais la bouée était percée ; ce mot était parfaitement inutile et faux. Ses paupières papillonnèrent un instant, laissant apercevoir de la déception et une part d’appréhension, avant de laisser réapparaitre les yeux rieurs, pleins d’insouciance sérieuse et de douce moquerie habituels…

    « Et si nous laissions mon père parler ? »

    Continua Henry, alors qu’il voyait son père entrer dans la salle de bal. Son ton fut neutre, ses lèvres laissèrent deviner un léger sourire, tel celui d’un enfant, fier de sa farce, qui essaie de ne rien laisser paraitre au moment où elle va être découverte par ses aînés. Pourtant, son attitude contrastait totalement avec ses véritables sentiments. L’arrivée de son père signifiait l’annonce de son mariage et il ne se sentait pas prêt à endosser le rôle de mari, à abandonner sa vie de plaisirs et d’insouciance…
    Parcourant rapidement du regard la salle de bal, il vit que tout le monde avait remarqué l’entrée de son père, et que tous le suivaient du regard alors qu’il traversait la pièce. Tous sauf deux jeunes femmes, écartées de la foule, qui semblaient discuter. Penelope Hayes et Elizabeth Holland se tenaient là, proches l’une de l’autre comme deux confidentes. Sa dernière conquête et sa future femme ; l’ironie du sort semblait les avoir rassemblées sous ses yeux. Le sourire du jeune homme se fit plus cassant, voire dur. Son père prenait la parole :

      « On me dit que le dîner va être servi. Mais avant de passer à table, je voudrais vous annoncer une nouvelle. »

    L’assemblée, déjà tournée vers William Schoonmaker, émit quelques chuchotements discrets, pressentant une annonce intéressante, et sembla se concentrer encore plus intensément sur ses propos… Henry plongea son regard dans son verre.

      « Comme tout le monde le sait, je me consacre depuis longtemps au développement de cette ville pour en faire une cité aussi belle qu’importante. Je me suis attaché à développer son industrie et ses entreprises, qui ont fait de cette ville la pierre angulaire de notre grande nation. Mais le monde des affaires et la défense des intérêts privés ne satisfont plus mes idéaux. J’ai décidé de rejoindre les rangs des hommes désintéressés, ceux qui ont donné leur nom, leur, voire leur vie aux autres. J’ai décidé de me présenter à la fonction de maire de la ville de New York... »

    William Schoonmaker se tut un instant, laissant ses invités applaudir, avant de reprendre :

      « J’ai une autre annonce à vous faire, cette fois d’un caractère personnel mais non moins joyeux. Henry, mon fils, mon fils unique, qui a su si vite se montrer capable de suivre mes traces, est venu il y a peu m’annoncer la nouvelle que tout père est censé attendre. « Père, je suis amoureux », est-il venu me dire. Il m’a dit : « Père, je veux que tu sois le premier à savoir que j’ai demandé la main de Miss d’Elizabeth Holland, et qu’elle a accepté ». »

    Henry releva lentement la tête, et se débarrassa de son verre. Se composant un visage neutre, un sourire amical et prenant une longue inspiration, il alla se placer près de son père. Elizabeth s’avançait vers eux, et le vendeur de Tiffany&Co la rejoignit, pour lui présenter la bague de fiançailles, conformément à ce qu’Isabella avait organisé. Le jeune Schoonmaker regarda sa fiancée avancer vers lui, traversant la foule souriante et en apparence aimable des invités. Il avait les yeux fixés sur elle mais ses pensées étaient ailleurs ; il avait l’impression d’assister à cette scène de l’extérieur. Il n’était pas l’homme vers qui elle s’avançait, pas plus qu’il n’était celui avec qui elle devait se marier. Tout cela n’était qu’un mauvais rêve. Les chuchotements, les rires discrets de la foule lui semblaient lointains. Il sentait à peine la pression qu’exerçait la main calleuse et chaude de son père sur son épaule. Mais non, c’était bien vers lui qu’Elizabeth se dirigeait. C’est bien devant lui qu’elle s’arrêta. En apparence toujours maître de ses émotions, Henry baisa la main de sa future femme. Isabella prit aussitôt la parole, désamorçant l’impression de tension qu’Henry ressentait :

      « Bien, et sur cette bonne nouvelle, je propose que nous passions à table. »

    Les domestiques ouvrirent à ce moment la double porte menant à la pièce où aurait lieu le repas. Suivant les conseils que lui donna sa belle-mère, Henry prit la main qu’Elizabeth lui tendait, et la menant vers la grande table dressée pour le repas, il ouvrit la marche. En avançant, il croisa le regard de Diana, plongée dans la foule. Il n’eut même pas le temps de faire attention à sa réaction, mais le seul fait de l’avoir aperçue rendit un peu plus vrai le sourire toujours fixé sur ses lèvres.
    Les invités, eux, s’éparpillèrent dans la salle de réception, suivant vaguement et très lentement le couple, échangeant leurs ressentis sur l’annonce, commentant les réactions de chacun, ravis d’avoir été parmi les privilégiés à apprendre l’annonce en exclusivité…


Dernière édition par Henry Schoonmaker le Mer 20 Oct - 18:47, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Ouverture du bal   Ouverture du bal EmptyMer 20 Oct - 16:29

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Ce sujet est à présent terminé ; il restera encore ouvert durant trois semaines, si vous souhaitez poster les réactions de vos personnages à la suite. N'hésitez pas! (: Un nouveau sujet spécifique au dîner sera créé d'ici quelques jours.
Merci et bon rp! fleurtrampo
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